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Il y a des noms qui évoquent les grandes aventures humaines. A celui de Terre-Neuve
se rattache un folklore qui, de Pierre Loti à Rudyard Kipling, a bercé la soif dévasion
de nombreux lecteurs. Car cest bien une formidable aventure humaine que celle de
ces sociétés toutes entières qui sont allé au bout de locéan pour y trouver, sinon la
gloire et la fortune, simplement du travail.
Aux côtés des hautes figures des capitaines tenant fermement la barre de leurs navires,
il y a des hommes, des enfants, issus de familles de marins ou de journaliers agricoles,
de condition humble ou miséreuse. Beaucoup ont préféré quitter lhorizon de leurs villages,
plus quils nont choisi la mer, pour sassurer un pain quotidien là où un espoir semble
encore leur permettre de survivre.
La vie des marins est rude, car dure est la mer ; infernales sont les cadences à bord des
bateaux de pêche. Le poisson qui est lobjet de leur quête a un prix : celui de risquer sa vie.
Lamateur dhistoire locale comme le curieux dhistoire maritime trouveront là un véritable
travail de recherche, fondé sur une bibliographie solide et, le fait mérite dêtre souligné,
sur le dépouillement des archives de linscription maritime. Et pourtant, loin de la sécheresse
de certains travaux universitaires, auxquels il emprunte la méthode et la rigueur, le style est
toujours élégant, clair, agréable à lire.
RUE DES TERRE-NEUVAS est un grand livre sur la grande pêche, qui fait honneur à son
auteur et plaisir à son lecteur.
Jean-Pierre Martin, membre de la société française dhistoire maritime, cherbourgeois
et historien de la mer, est lauteur de plusieurs ouvrages concernant la vie maritime et
la navigation.
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